L’identité berbère est complexe, étalée et multiforme dans l’espace et
dans le temps. Définir l’identité en général n'est pas chose simple, et
l'identité berbère n'échappe pas à la règle, d'autant plus qu'il n'y a
jamais eu de grande entité indépendante (Région ou État) se définissant
comme berbère.
La formation de l'identité kabyle par exemple constitue un cheminement qui a commencé à la fin du XIXe siècle. Bien avant cette période, les Kabyles ont cependant le sentiment d'être une entité ou une communauté distincte et plus ou
moins indépendante des différents pouvoirs en place. Cela s'est manifesté en particulier à travers la poésie, la littérature, les écrits en kabyle de précurseurs comme Boulifa au début du XXe siècle, mais aussi par la révolte. Sans
remonter à l’Antiquité, on peut citer en Kabylie les « royaumes » indépendants de Koukou et de la Kalaa des Ait Abbes (le royaume de Labbès ou Labez des auteurs anciens) qui ont émergé au 16e siècle dans une histoire dominée par les Turcs et les Espagnols, avec lesquels ils seront souvent en conflit.
Quant à l'identité berbère, c'est une construction assez récente et qui est encore à l'oeuvre. Il n’y a pas si longtemps, les différents groupes berbères (Kabyles, Chleuhs, Rifains, Touaregs...) n’avaient aucune conscience historique commune, même si les contacts ont existé entre eux.
Les références historiques sont différentes, les modes de vie divers, la langue elle-même, élément dominant de cette identité qui intégrerait les Berbères dans une même Histoire, n’échappe pas à la variété. La conscience identitaire berbère – surtout entre Berbères marocains et Kabyles, mais également Touaregs – s’est affirmée après le printemps berbère de Kabylie en 1980 et renforcée après la révolte et les émeutes récentes en Kabylie.
Sur la berbérité se sont plus ou moins greffées au cours des siècles sinon des millénaires des apports extérieurs : culturels, linguistiques, religieux. Le Berbère a embrassé les grandes religions : le judaïsme, le manichéisme, le christianisme et enfin l'islam. Sa langue a côtoyé entre autres le punique, le latin, le français et l'arabe.
Le fond berbère subsiste cependant fortement : d’une part, dans les rites et rituels antérieurs à l'islam et qui ont été en partie adaptés à la nouvelle religion : le culte des saints, la pratique du carnaval, la célébration de Yennayer (jour de l'an), etc., et d’autre part, dans les contes et la poésie vernaculaires.
La différence entre identité et culture relève schématiquement de celle existant entre conscient et inconscient. La religion et l'art, qui appartiennent au quotidien, à travers les rites traditionnels, ressortissent à la culture et concernent en partie des processus inconscients. Le sentiment d'appartenance à un groupe, qui est un des éléments essentiels de l'identité, est par contre nécessairement conscient.
Chez les Berbères, l'identité se fonde principalement sur l'opposition linguistique, car l'élément le plus important, le plus évident et le plus distinctif est la langue. Ce trait identificatoire utilisé par les Berbères pour affirmer et maintenir une distinction culturelle n'est cependant pas isolé : l’habillement, la gastronomie, l’art, la littérature, les techniques même, etc., peuvent également être évoqués :
· La littérature avec Apulée et ses « Métamorphoses » ; le roi Juba II, grand érudit, avec ses ouvrages aujourd’hui
perdus et dont seulement quelques fragments ont pu être recueillis ; saint Augustin avec ses « Confessions », qui
a inventé le genre autobiographique, etc.
· Les techniques avec par exemple les chars sahariens à quatre chevaux : Hérodote nous dit que ce sont les Libyens
qui ont appris aux Grecs à les utiliser, etc.
· Les arts avec la poterie, l’architecture, l’orfèvrerie, etc.
· La gastronomie, avec bien sûr le couscous, qui a même été nationalisé en France…
La formation de l'identité kabyle par exemple constitue un cheminement qui a commencé à la fin du XIXe siècle. Bien avant cette période, les Kabyles ont cependant le sentiment d'être une entité ou une communauté distincte et plus ou
moins indépendante des différents pouvoirs en place. Cela s'est manifesté en particulier à travers la poésie, la littérature, les écrits en kabyle de précurseurs comme Boulifa au début du XXe siècle, mais aussi par la révolte. Sans
remonter à l’Antiquité, on peut citer en Kabylie les « royaumes » indépendants de Koukou et de la Kalaa des Ait Abbes (le royaume de Labbès ou Labez des auteurs anciens) qui ont émergé au 16e siècle dans une histoire dominée par les Turcs et les Espagnols, avec lesquels ils seront souvent en conflit.
Quant à l'identité berbère, c'est une construction assez récente et qui est encore à l'oeuvre. Il n’y a pas si longtemps, les différents groupes berbères (Kabyles, Chleuhs, Rifains, Touaregs...) n’avaient aucune conscience historique commune, même si les contacts ont existé entre eux.
Les références historiques sont différentes, les modes de vie divers, la langue elle-même, élément dominant de cette identité qui intégrerait les Berbères dans une même Histoire, n’échappe pas à la variété. La conscience identitaire berbère – surtout entre Berbères marocains et Kabyles, mais également Touaregs – s’est affirmée après le printemps berbère de Kabylie en 1980 et renforcée après la révolte et les émeutes récentes en Kabylie.
Sur la berbérité se sont plus ou moins greffées au cours des siècles sinon des millénaires des apports extérieurs : culturels, linguistiques, religieux. Le Berbère a embrassé les grandes religions : le judaïsme, le manichéisme, le christianisme et enfin l'islam. Sa langue a côtoyé entre autres le punique, le latin, le français et l'arabe.
Le fond berbère subsiste cependant fortement : d’une part, dans les rites et rituels antérieurs à l'islam et qui ont été en partie adaptés à la nouvelle religion : le culte des saints, la pratique du carnaval, la célébration de Yennayer (jour de l'an), etc., et d’autre part, dans les contes et la poésie vernaculaires.
La différence entre identité et culture relève schématiquement de celle existant entre conscient et inconscient. La religion et l'art, qui appartiennent au quotidien, à travers les rites traditionnels, ressortissent à la culture et concernent en partie des processus inconscients. Le sentiment d'appartenance à un groupe, qui est un des éléments essentiels de l'identité, est par contre nécessairement conscient.
Chez les Berbères, l'identité se fonde principalement sur l'opposition linguistique, car l'élément le plus important, le plus évident et le plus distinctif est la langue. Ce trait identificatoire utilisé par les Berbères pour affirmer et maintenir une distinction culturelle n'est cependant pas isolé : l’habillement, la gastronomie, l’art, la littérature, les techniques même, etc., peuvent également être évoqués :
· La littérature avec Apulée et ses « Métamorphoses » ; le roi Juba II, grand érudit, avec ses ouvrages aujourd’hui
perdus et dont seulement quelques fragments ont pu être recueillis ; saint Augustin avec ses « Confessions », qui
a inventé le genre autobiographique, etc.
· Les techniques avec par exemple les chars sahariens à quatre chevaux : Hérodote nous dit que ce sont les Libyens
qui ont appris aux Grecs à les utiliser, etc.
· Les arts avec la poterie, l’architecture, l’orfèvrerie, etc.
· La gastronomie, avec bien sûr le couscous, qui a même été nationalisé en France…
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