Ce mardi 01 juin était officiellement installé le premier gouvernement provisoire kabyle : G.P.K. La cérémonie s’est déroulée au Palais des Congrès situé dans les beaux quartiers du 17eme arrondissement de Paris. Malgré la programmation intervenue un jour de semaine et la météo peu clémente l’affluence était nombreuse. Entre 350 et 400 personnes sont venus assister à la pose de la première pierre de l’édifice institutionnel décidé par le MAK (mouvement pour l’autonomie de la Kabylie).
Le coup d’envoi des travaux est donné avec une bonne heure de retard sur l’horaire prévu. Les contrôles de sécurité à l’entrée sont la cause essentielle de ce contre-temps. M Ahcen Hettal, président de l’association AKMAM* s’est improvisé maître de cérémonie le temps d’un long après-midi. Non sans stress il égrène le programme de la cérémonie. En bon orateur M Ahviv Mokeddam membre de l’exécutif du MAK-immigration, est le premier à se lancer dans l’arène. Il met l’accent d’emblée sur le bien fondé d’un gouvernement kabyle. Il rappelle à l’assistance sur un ton crescendo émotif pour mieux capter l’attention, les événements tragiques qui ont marqué la Kabylie. M Lyazid Abid président de la commission de réflexion a rappelé la hardiesse de la tâche à laquelle lui et son équipe se sont attelés. Se posant en stratège politique, le fils de Lotta sur le littoral kabyle a révélé le deuxième volet du travail de sa commission qui consiste à : « élaborer la constitution du futur Etat kabyle ». M Idir Djouder a fait un topo sur a teneur des tractations avec les organisations et personnalités culturelles et politiques kabyles. Nous ne préjugeons nullement des capacités de cette équipe gouvernementale kabyle, mais nous avons appris à nos dépends que ce dernier et M Mouloud Merhat ont, d’ors et déjà, pris la grosse tête ministérielle. Pour remettre tout le monde dans une ambiance autonomiste, une vidéo retraçant l’action politique récente du MAK est projetée. L’animateur enchaîne sur une courte biographie de celui que toute la salle attendait. Aux cris de Ferhat président et sous un tonnerre d’applaudissement, le premier président du premier gouvernement provisoire kabyle Ferhat Mehenni fait une entrée présidentielle. L’applaudimètre affiche un score quasi dictatorial. L’intervention du leader autonomiste est digne d’un discours de politique générale. Il est revenu sur les raisons qui ont poussé son mouvement à prendre une telle initiative, que certains jugent extrême : « Depuis sa défaite, la Kabylie est désignée à la vindicte nationale. Pour camoufler sa gabegie, sa dictature, les innombrables violations des droits de l’homme, la rapine et le régionalisme, le régime algérien, de Ben Bella à Bouteflika, a fait de l’épouvantail kabyle l’élément fédérateur autour de lui. ». Il a désigné dans des termes peu tendres le régime contre lequel il compte s’opposer avec son gouvernement : « l’Algérie veut détruire un territoire de liberté pour le livrer à l’obscurantisme et à l’intégrisme islamiste international. L’Algérie veut tuer le droit à la différence, le droit à la transparence politique et économique à laquelle aspire la Kabylie. » M Ferhat Mehenni a aussi mis l’accent sur l’esprit de l’action politique qu’il assigne à son équipe gouvernementale : «Notre action est pacifique. Nous aimons la vie et chérissons la liberté. La dignité humaine est au centre de nos préoccupations. Nous respectons toutes les valeurs universelles et la Kabylie en est le cœur en Algérie. » Il a conclu en adressant ses félicitations de président du GPK « …, j’en félicite la Kabylie, l’Algérie, l’Afrique du Nord, le Bassin Méditerranéen, l’Afrique et toute l’humanité. ». La cérémonie est clôturée par l’annonce officielle de l’équipe gouvernementale composé de neuf ministres et d’un président. L’objectif de la parité homme femme n’est pas atteint, mais 20% de sa composante est féminine avec deux minsitres femmes: Mme Malika Mouaci à la santé et Mme Djamila Amgoud à la culture. Pour porter sa parole, le GPK a choisi le jeune M Makhlouf Idri. Tout provisoire qu’il est, le GPK compte-t-il inscrire son action dans la durée ou juste le temps d’un exil ? Ce même exil qui depuis deux siècles est inhérent au destin des Kabyles, parfois par la faute d'autres gouvernements. Zahir Boukhelifa
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